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A Christmas Record (1981)

December 24, 2015

Véritable marronnier de saison, l’album de Noël est un passage plus ou moins obligé dans le show biz étasunien. Et pour le coup celui-ci est très étonnant. Tout d’abord parce qu’il n’est pas l’œuvre d’un seul unique artiste mais une compilation fomentée par un label : ZE Records. D’où un casting pour le moins hétéroclite voire même franchement inattendu dans l’exercice : Suicide, Alan Vega (en solo) ou le funk free et déconstruit du saxophoniste James White. On pourrait même, dans une certaine mesure, parler d’anti-album de Noël tant les artistes mettent un point d’honneur à célébrer Noël par des chemins détournés. Point de clochettes ou de Rudolf, le renne à nez rouge ici donc. Mais revenons un instant sur l’aventure du label ZE Records. A l’époque, le label est à la fois avant-gardiste et branché (on dirait hype de nos jours) et compte parmi ses co-fondateurs un français exilé dans la grosse pomme : Michel Esteban. Ce qui explique la présence, étonnante, au casting de quelques talents hexagonaux, Charlélie Couture (l’excellent blues « Christmas Fever »), ou la fratrie Noguerra (Lio et sa sœur Héléna) en duo avec la merveilleuse Marie-France (« Sleigh Ride »). Le disque a une histoire un peu compliquée. Il est en effet sorti deux fois, en 1981 et 1982, avec un tracklisting un peu différent à chaque fois, certains titres en remplaçant d’autres et quelques compositions en commun sur les deux versions. Enfin, en 2004, sortira la version définitive, intégrale de 14 titres. Du rock musclé de Cristina (« Things fall apart » notre préférée), à la pop funky de The Waitresses (« Christmas wrapping ») en passant par les sonorités synthétiques de Lisi (« My silent night ») ou le punk à synthés crépusculaire de Suicide (« Hey Lord »), l’album dresse un panorama d’ensemble du bouillonnement musical new-yorkais à l’aube des années 1980.

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