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Arnold Turboust : « Let’s go à Goa » (1988)

July 22, 2018

Sur la pochette de ce premier album Arnold Turboust, s’expose tenant négligemment une cigarette fumante. Totalement inenvisageable de nos jours. 1988, toute une époque… Visage juvénile et bouclettes blondes, le musicien affiche une ressemblance frappante avec Martin Gore. Loin d’être leur seul point commun, le claviériste partage avec le leader de Depeche Mode une appétence pour les synthés, une sorte de sorcier du son, un temps indissociable de la réussite d’Etienne Daho avec lequel il collabora sur l’album « Pop Satori ». Mais dès 1986, Arnold plante ses premières branderilles en solo, un 45 tours « Adelaide » en duo avec Zabou (un tube), suivi par « Les Envahisseurs » deuxième 45 tours en 1987 avant le grand plongeon, le premier album sorti un an plus tard. L’ombre d’Etienne Daho plane sur l’album. D’abord puisqu’il a co-signé deux titres « Francine’ song » et « White dreams for B.B ». Ensuite parce qu’Arnold partage la même tessiture, comme un sosie vocal de son ancien collaborateur. Mais ce que l’on remarque le plus c’est l’exceptionnel talent de compositeur et d’arrangeur de Turboust. L’album débute par « Miss Hippie » où le musicien mélange avec un talent rare influence psychédéliques et synthés new wave, un croisement inédit et réussi. Ainsi, comme le laisse imaginer son titre, l’album se présente comme un grand voyage en musiques allant du jazz « Téléphonez-moi » aux lourdes, menaçantes « Duo » et « Margarita » en passant par l’angoissant « Devinettes », un instrumental baroque. Autant d’ambiances que le musicien ajuste à son grain de voix léger et son appétence pour la pop. Bien que datées, les sonorités synthétiques ont plutôt bien vieillies (cf. « Ma perverse », « Parfums ») au point de s’imposer comme un modèle esthétique pour les générations à venir. Evoluant sur une balance délicate entre fraîcheur et gravité, l’album a revu le jour en juin dernier par le biais d’une copieuse réédition (19 titres) bienvenue après une longue absence dans les bacs. Une pierre angulaire, chic, élégante et sexy, de la pop d’ici signée d’un artiste aussi rare (cinq albums en trente ans) que talentueux.

http://www.arnoldturboust.net/

https://www.facebook.com/arnoldturboustofficiel/

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