Cet album d’Elton John commence par le meilleur : « Tiny Dancer » peut-être sa plus grande chanson… Pour ce quatrième disque studio Elton John voit les choses en grand. Les compositions tournent toutes autour des cinq minutes et les arrangements (signalons le travail exceptionnel de Paul Buckmaster en la matière) se font particulièrement ambitieux sortant les cordes plus souvent qu’à leur tour mais aussi l’orgue (Rick Wakeman échappé de Yes), le synthétiseur ARP ainsi que le sitar et la mandoline (cf. le folk psyché typiquement british d’« Holiday Inn »). Il en résulte un album mélancolique, nocturne et vénéneux, frayant parfois avec le rock progressif (« Madman across the water » Chris Spedding est à la guitare). Une anomalie dans sa carrière qui pousse Elton hors de ses gonds et de sa zone de confort, forçant sa voix et son touché de piano (cf. « Indian Sunset ») dévoilant ainsi une facette insoupçonnée de son talent. Une musique touchante, personnelle et intime quoique parfois grandiloquente. Si vous ne deviez qu’écouter qu’un seul album de la superstar de votre vie, c’est celui ci.
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