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Led Zeppelin (1969)

August 9, 2014

Agé de 70 ans, Jimmy Page, l’ancien guitariste de Led Zeppelin, est un homme du passé. Contrairement à ses anciens compagnons de jeux, lui ne donne pas l’impression de s’être remis de la séparation de son groupe, suite au décès de John Bonham. C’était en 1980. Certes Jimmy a bien essayé, The Firm au début des années 1980, un unique disque en solo en 1988, quelques BO de films, un album en duo avec David Coverdale en 1993, quelques apparitions en guest star de ci de là (avec les Black Crowes notamment) et sa participation au documentaire It might get loud en 2008 (avec Jack White et The Edge), rien de vraiment consistant… Mais surtout, depuis trente quatre ans, Jimmy fait la cour à son ex-chanteur, Robert Plant. Patiemment, il attends, que ce dernier soit d’accord pour relancer la machine de guerre, Led Zeppelin… Deux fois, Jimmy y a cru. Il y a eu la simili réunion au mitan des années 1990 avec Robert Plant au début pour un concert MTV Unplugged qui a finalement donné lieu à une tournée et deux albums. Et puis il y a eu la vrai, la reformation de Led Zeppelin en 2007 pour le concert à l’O2 Arena de Londres en hommage à Ahmet Ertegun (l’ancien patron d’Atlantic Records) avec Jason Bonham à la batterie en remplacement de son paternel. Cette fois c’était la bonne, pour de vrai. Cette fois là Jimmy y croyait dur comme fer. Cette fois, le quartet allait repartir pour un tour, faire un nouveau disque, une nouvelle tournée à la conquête des stades. Ah Jimmy il était prêt à y aller, au feu ; leur remonter les bretelles à ces jeunes turcs. Non, mais, c’est qui le patron ? C’est qui le dieu vivant de la six cordes ? Hein ? Et puis patrata, les espoirs sont de nouveau tombés à l’eau. Fichu Robert, il a pris la poudre d’escampette, une fois de plus. Aux dernières nouvelles, il est à la tête des Sensational Space Shifters, un gloubi boulga entre blues et folklore africain. Alors Jimmy déprime. Et pourtant il en a des beaux restes dans le médiator, Jimmy. Il suffit d’écouter le celebration day de 2007 pour s’en persuader. On dirait même qu’il est en pleine possession de ses moyens maintenant qu’il a réglé ses « problèmes personnels »… Alors voilà, un des plus grands guitaristes de l’histoire du rock en semi-retraite. Si ça n’est pas triste tout ça… Alors faute de relancer la machine Led Zeppelin, Jimmy s’est mis en tête de remasteriser les albums de Led Zep. Ça l’occupe. Une première slave, les trois premiers albums est sortie au printemps dernier. On en annonce une prochaine pour l’automne. Et si on a choisi le premier ce n’est pas parce que c’est le meilleur. C’est parce que, pour une fois, le disque bonus est signifiant. Jugez plutôt, un concert entier, inédit, enregistré à l’Olympia de Paris le 10 octobre 1969 pour le musicorama d’Europe n°1 (comme on disait à l’époque). Si ce n’est pas la classe ça… En tout cas, si le consommateur peut, légitimement, en avoir marre de racheter tout le temps le même disque, on peut affirmer que cette fois ça vaut le coup. C’est un peu comme un diamant qui, sous un éclairage nouveau, brille d’un nouvel éclat. Le son est rutilant et c’est un peu comme si on l’écoutait pour la première fois. De nouveaux détails remontent à la surface. Le grand gagnant de l’affaire c’est John Paul Jones, le bassiste. La remasterisation met en valeur son travail d’arrangeur, toutes ses parties d’orgue qu’on jurerait n’avoir jamais entendu auparavant. On entends tout, le moindre claquement de cymbale. Quant au concert présenté en bonus, les ingénieurs du son d’Europe n°1 se sont attirés les louanges de Jimmy Page pour avoir parfaitement su retranscrire la puissance sonore du groupe dans le feu de l’action. C’est dire…

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