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Rocket from the tombs : « The day the earth met the… » (1975)

June 29, 2017

L’histoire du rock n’roll regorge de ces formations mésestimées à leur époque que le temps a, par la suite, réhabilitées. Les Rocket from the tombs ont, quant à eux, disparus corps et biens avant même la sortie de leur premier album. Rocket from the tombs… Le patronyme du groupe est un programme à lui seul, fleurant bon la série B de science fiction du samedi soir. Ce disque a donc été enregistré au cours de trois répétitions (en février, mai et juillet 1975) dans les conditions du live et sans public, à Cleveland, Ohio. C’est précisément dans ces conditions d’enregistrement précaire que réside toute la force de l’album. Le son est crade et foutraque et disqualifie d’office la chose de tout prix du meilleur enregistrement, les amateurs de haute qualité sont donc priés de passer leur chemin. Mais qu’importe tant le quintet irradie d’une urgence rock n’roll à toute épreuve, l’écoute provoque des picotements le long de l’échine, la foudre part des enceintes pour toucher directement le cœur de l’oreille interne de l’auditeur (« 30 seconds over Tokyo », « Sonic Reducer »). Précurseur du punk, tenant d’une tradition garage qui n’a pas oublié l’apport fondamental du blues (« Muckraker », « Transfusion »), le disque est une réplique de la secousse enregistrée quelques années plus tôt, au nord, à Detroit, Michigan (MC5, Stooges) et ce n’est certainement par hasard que l’on retrouve ici des reprises de « Raw Power », « Ain’t it fun » et autres « Search & Destroy ». Dans un autre registre, le groupe cite également brièvement les Rolling Stones en déglingue absolue (« Satisfaction ») et le Velvet Underground (« Foggy Notion »). Faisant fi du manque de moyens, le groupe déborde de créativité grâce à des guitares inspirées et un soupçon de psychédélisme patraque avant que la chose ne sombre dans un chaos absolu de six cordes et d’amplis en fusion. Peu après, le groupe se scindera en deux : Pere Ubu d’un côté (avec le chanteur David Thomas) et les Dead Boys de l’autre. Après un long hiatus, RFTB renaîtra de ses cendres en 2004 et a sorti trois albums depuis.

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