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The Beach Boys : « Pet Sounds » (1966)

February 2, 2012

A l’époque où sort « Pet Sounds » (1966), les Beach Boys ont une solide carrière derrière eux, forte d’une dizaine d’albums, qui a fait de la fratrie Wilson l’un des groupes les plus populaires aux Etats-Unis. Des stars. Mais avec quand même, un petit déficit de crédibilité. Depuis le début des années 60, les Beach Boys, apprêtés et souriants, chantent la Californie, ses plages, son soleil, les palmiers géants sous lesquels posent les filles en bikini. Presque, et j’insiste bien sur le presque car eux savaient écrire des chansons et les jouer, un boys band déguisés en surfeurs alors que le seul membre du groupe authentiquement surfeur est le sous-estimé batteur Dennis. Tout change vers 1965/1966. De l’autre côté de l’Atlantique les Beatles sont alors dans une verve créatrice sans précédent enchaînant le duo des perles Rubber Soul/Revolver. C’est en écoutant ces albums que Brian Wilson s’est mis en tête que son groupe pouvait être le seul rival sérieux des Beatles. Une idée fixe qui virera à l’obsession et causera la perte des Beach Boys. Mais avant cela il y eut « Pet Sounds », classique parmi les classiques. Pourtant, et j’ai aujourd’hui un peu honte de l’avouer, lorsque j’ai découvert « Pet Sounds » je n’y ai rien compris, habitué que j’étais à des choses plus « classiquement » rock avec beaucoup plus de guitares. De fait « Pet Sounds » est un album rare, dont la richesse et la profondeur se révèle au fil d’écoutes successives. Un trésor dévoilant ses secrets l’un après l’autre et surtout parce qu’il faut les mériter. Tout d’abord l’instrumentation est riche d’arrangements luxuriants, des claviers, du clavecin, des cordes, des cuivres et les fameuses harmonies vocales. Et puis la palette d’émotions traversées à l’écoute de « Pet Sounds » est large, c’est bien simple il y a de tout : de la joie, les euphorisantes « Wouldn’t it be nice », « Sloop John B » et de la mélancolie : « Caroline No », « Don’t Talk », « I just wasn’t made for these times » ou « God Only Knows » (une manière de chanson d’amour éternelle) vous perceront le cœur. En fait c’est un disque que l’on pourrait pratiquement écouter n’importe quand. Très clairement, il y a eu dans la carrière des Beach Boys un avant et un après « Pet Sounds », cet album faisant un peu figure d’apogée, de sommet de leur carrière. L’après ce sera l’album « Smile », la réponse au « Sergent Pepper lonely hearts club band » des Beatles, qui entraînera Brian Wilson dans une quête qui durera près de 45 ans. Les Beach Boys ne seront alors plus que l’ombre d’eux-mêmes. Mais ceci est une autre histoire…

 

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