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The Bill Evans Trio : « On a monday evening » (1976)

February 25, 2018

C’était un lundi soir, le 15 novembre 1976, au Théâtre de l’Union de l’université du Wisconsin sise à Madison. Un peu plus tôt dans la journée le pianiste Bill Evans a répondu aux questions de deux journalistes qui, grâce à leur entregent, ont réussi à obtenir le droit de laisser tourner la bande pour enregistrer ce concert. Oublié des discographies officielles pendant 40 ans, le fameux concert voit finalement le jour en disque, il était temps ! Grâce soit ainsi rendue aux deux plumitifs, Larry Goldberg et James Farber, tant ce concert est d’une qualité exceptionnelle. Tout d’abord éloignons toute crainte, toujours présente en cas d’enregistrement pirate, la qualité sonore est parfaite. Le jeu des musiciens est tellement en place, le dialogue entre instruments si parfait (« Someday my prince will come »), que l’on oublierait presque qu’il s’agît d’un live. L’illusion d’une musique de studio, longuement répétée, n’est rompue que par les quelques applaudissements éparses du public ici et là. Accompagné du batteur Elliot Zigmund et du contrebassiste Eddie Gomez, le pianiste atteint ici des sommets revisitant compositions personnelles et reprises. D’une manière générale, le concert est assez tonique dans l’ensemble, le piano est volubile (« Sugar Plum »), chaque musicien trouve l’espace pour s’exprimer, la contrebasse à l’archet donnant l’illusion d’une guitare, et les compositions rebondissent ainsi dans des recoins insoupçonnés. A l’inverse, la mélancolique « Minha (all mine)» offre un de ces moments de grâce pur ou le piano s’élève au-dessus des contingences matérielles, moment en apesanteur qui se prolonge avec l’intimiste « Some other time ». Ces instants rares transportent littéralement l’auditeur et les images affluent : un club aux murs de briques rouges quelques part sur la côte Est des Etats-Unis, il est tard, les cendriers fument. A écouter confortablement installé, en compagnie d’un single malt, pour accompagner les longues nuits d’insomnies hivernales. Magique.

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