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Vince Taylor : « The Big Beat Years » (1980)

July 26, 2012

Né britannique, Maurice Brian Holden (aka Vince Taylor) a pourtant fait l’essentiel de sa carrière de ce côté-ci du Channel. Signé par Eddie Barclay au début des années 60 pour concurrencer les Johnny, Eddie, Dick et Consorts, Vince Taylor se singularise dès ses débuts par une image violente qui lui vaut son surnom d’ « Archange noir du rock ». Entièrement vêtu de cuir noir des pieds à la tête, une lourde chaîne autour du coup (un précurseur du look gothique ??) Taylor se présente parfois sur scène enfermé dans une cage. Entouré des ses Playboys Vince Taylor sème la terreur et la désolation dans son sillage à l’image du Palais des Sports de Paris totalement ravagé après sa prestation. Il est, aux yeux des biens pensants, le mal incarné. D’autant que son comportement, sur et hors scène, est également sujet à caution : il est un showman exceptionnel mais se saborde sur la scène de l’Olympia… Vince Taylor aura connu finalement deux grands faits d’armes : avoir écrit « Brand new Cadillac » (repris par les Clash sur l’album « London Calling ») et avoir été choisi comme modèle par David Bowie himself pour le personnage de Ziggy Stardust. L’aura sulfureuse de Vince aura finalement obérée sa carrière qui survivra bien mal aux années 60, les concerts se font rares, les promoteurs sont effrayés par sa réputation. La présente compilation le voit au crépuscule de sa carrière (et de son existence), tentant un come-back sur l’excellent label Big Beat (toujours actif de nos jours) dirigé par le bassiste Jacky Chalard. Pour l’occasion, entouré de musiciens français (parmi lesquels on reconnaît Jean-Jacques Milteau et Patrick Verbeke, la fine fleur du blues hexagonal), Taylor revisite les classiques. Moins violent qu’à l’accoutumée, l’accompagnement met en valeur la voix de crooner de Vince Taylor, un peu à la manière d’un Frank Sinatra rock n’roll, tirant parfois vers le blues « Crawfish », « Milk Cow Blues » voire la country « Never been so blue ». Les dix pistes studio sont complétées par sept lives capturés au Théâtre de l’empire de Paris (désormais détruit) en septembre 1979. Vince Taylor survivra dix ans à ce disque avant de succomber à un cancer des os en 1991, bien loin du milieu musical, en Suisse où il exerçait la profession de mécanicien. Il avait 52 ans.

www.bigbeatrecords.tm.fr

 

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