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Wild Child

October 25, 2015

Marseille 1974. Quatre fous furieux, réunis sous l’alias Wild Child, tentent de convertir la cité Phocéenne aux vertus du rock. Mais pas n’importe lequel, celui, aride et tranchant, venu de Detroit, Michigan. Les Stooges et le MC5 sont érigés en modèles à suivre. Les guitares sont déchaînées. Mais les rives de la méditérannée restent insensibles à l’électricité féroce du groupe ; les endroits où jouer se font rares. Loin de baisser les bras, la troupe embarque son matos dans un G7 (la camionnette) et monte à Paris. Et on va voir ce qu’on va voir ! Les gars sont prêts à en découdre. Les premiers temps sont durs. Le groupe dort dans le bahut avec ses instruments. Quelques concerts donnés ici et là permettent au quatuor de survivre. La chance commence à tourner avec le changement de décennie et un premier 45 tours « Stooge Face/Last Night » (ça ne s’invente pas), enregistré en deux jours, sort en 1981. Puis, un an plus tard, un premier EP de six titres « Speed Life O’Mind », le « funhouse français » qui voit le jour en 1982. A l’écoute du disque, il ne fait pas de doute que le groupe a mis ses années de galère en musique. Le rock de Wild Child est viscéral, violent. Leeroy fait hurler ses guitares alors que Little Jim s’époumone derrière son micro. Un harmonica fait son apparition pour donner un cachet roots (« She drives me insane »). Le temps d’un « Dusty Friends » le groupe semble comme apaisé. Pour mieux repartir à l’assaut sur le front d’un rock sanglant et sans compromis. Le premier album « Death Trip » sort dans la foulée. En 1985, Wild Child lance ses dernières forces dans son deuxième effort « The Next Decline » enregistré en trois nuits au studio Garage. Un an plus tard, nous sommes alors en 1986, le groupe se sépare, exténué après des années de lutte. Comble de l’insute, « The Next Decline », au titre prémonitoire, n’est jamais sorti dans le commerce. Les bandes dormiront pendant trente ans sur une étagère, Wild Child tombe dans l’oubli. Et en 2015, un cd dénommé « The Next Decline » déboule sans crier gare dans les bacs. Cette sortie miracle s’accompagne de nombreux bonus, le premier 45 tours et le premier EP. Il ne manque que l’album « Death trip » pour que l’on ait l’intégrale, dommage…

« The next decline » donc. L’enregistrement nocturne sied bien à Wild Child qui accouche d’un disque à l’ambiance interlope (cf. « The Night ») porté tout entier par une énergie comme seule la nuit peut fournir. La fougue du groupe est intacte mais elle est pourtant canalisée. Loin de se disperser dans tous les sens, le quatuor est tendu tout entier vers un rock âpre, qui ne semble détendu qu’en apparence (« Hard Love »). La tension qui anime le groupe est soujacente. Avec « The next decline », Wild Child a peut-être bien sorti, trente ans après les faits, son meilleur album, avec suffisamment de distanciation pour un rendu plus musical. Cette résurrection, fort à propos, remet le quatuor dans la lumière et il paraît qu’ils sont déjà en train d’inventer la suite…

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