Nous sommes en 1974 et The Wings, la formation actuelle de Paul McCartney, est loin d’inspirer la même considération que les Beatles. De retour sur les lieux de sa grandeur passée, les mythiques studios d’Abbey Road, le bassiste accompagné des Wings se lance dans un projet tout ce qu’il y a plus d’anecdotique, une session enregistrée live, également captée sur film par le réalisateur David Litchfield. Mais attention, le génie de McCartney est tel que la magie peut apparaître n’importe quand du moment que le principal intéressé se trouve à proximité d’un instrument de musique. C’est un peu ce qui arrive sur ce copieux double album de 26 titres démarré comme une session où le groupe revisite ses tubes (« Band on the run », « Live and let die ») ou finalement l’enthousiasme et le plaisir du jeu emporte tout sur son passage. Impossible dès lors de se priver de revisiter le répertoire des Beatles sur un mode débonnaire (« Let it be », « Lady Madonna », « The Long and Winding Road ») se lancer dans un blues (« Maybe I’m Amazed ») une reprise country (« Blue Moon of Kentucky ») ou un gospel (« Power Cut ») et de finir par s’amuser autour d’une comptine pour enfant (« Love My Baby ») ; le tout rappelant au passage l’immensité des influences de Sir McCartney. Un dernier grand moment pour finir, cette reprise de « Go Now » d’un autre illustre membre des Wings, l’ex Moody Blues Denny Laine. Et voilà comment faire d’un disque anecdotique un chef d’œuvre aussi improbable que des applaudissements à une main.
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