musique bibliothèque

Steve Miller Band : « Children of the future » (1968)

November 1, 2012

Natif de Chicago, et donc par conséquent élevé au son de la scène blues locale, le guitariste Steve Miller s’est pourtant épanoui dans le San Francisco psychédélique de la fin des années 1960. C’est cette double culture que l’on retrouve retranscrite, imparfaitement toutefois, le long de ce premier album sorti en 1968. La première face est psychédélique. Les titres s’enchaînent les uns aux autres sans aucun temps mort donnant l’impression d’écouter une seule et très longue composition. Steve Miller, pourtant fin guitariste, se fait très discret sur cette session dominée par l’orgue hammond B3 avec un bonheur inégal. Certains titres sont très courts (« Pushed me to it » dure à peine une minute), d’autres exagérément longs et l’ensemble est parfois un peu lénifiant (l’expérimental « The beauty of time is that it’s snowing » divisé en plusieurs parties), il est vrai qu’à l’époque personne ne savait trop comment utiliser l’orgue Hammond B3, d’ordinaire plutôt associé à la soul ou au rhythm and blues, dans le cadre d’un groupe de rock. L’ensemble n’a pas trop mal vieilli cependant. La face B voit Steve Miller, épaulé par Boz Scaggs au chant, renouer avec ses racines blues et là c’est une toute autre histoire qui commence… On commence avec l’acoustique « Baby’s callin’me home » sur lequel Boz Scaggs fait un grand numéro de charme, le clavecin apporte une note inattendue.  Le blues électrique reprend ses droits dès le titre suivant «Steppin’ Stone » et ce jusqu’à la fin du disque. Boz Scaggs révèle un grain de voix charmant et convainc en bluesman, dommage qu’il n’ait pas vraiment persévéré dans cette voie. Steve Miller fait également preuve de toute sa maîtrise de la guitare, l’ensemble est parfaitement exécuté avec maestria (« Fanny Mae » ; «Roll with it »…). Après cet album Steve Miller deviendra une immense star lors de la décennie suivante avec son tube « The Joker » au terme d’un glissement progressif vers la pop FM, un peu à l’instar du Jefferson Starship. Boz Scaggs deviendra également très célèbre en solo, devenant une sorte de crooner disco pendant les années 1970.

Share

You Might Also Like

No Comments

Leave a Reply

*