Il a remis ça ! Il, c’est à dire Jean-Baptiste Guillot, le patron de l’impeccable label Born Bad. Le credo de Jean-Baptiste est simple : arrêtons avec cette omnipotence de la scène Anglo-saxonne et le supposé complexe d’infériorité français en matière musicale. La France a également produit des grands groupes et si ces derniers ne sont pas plus connus c’est simplement à cause d’un manque d’exposition auquel son label se propose de remédier. Après avoir consacré trois volumes à la scène psychédélique des sixties (l’indispensable série de compilations « Wizzz »), Born Bad déplace la DeLorean d’une vingtaine d’années dressant ce panorama baroque du boogie au pays du minitel. Nous sommes donc au début des années 1980, quelques années avant l’apparition du Top 50. Les artistes exhumés ici sont tous d’illustres inconnus n’ayant guère plus d’un ou deux quarante cinq tours à leur actif. La musique se trouve alors au milieu d’un étrange croisement entre funk synthétique, new wave et chant scandé annonciateur du rap. Mais on apprécie surtout les paroles, évoquant l’hédonisme d’un autre âge (« Playboy en détresse » de Style). L’écoute procure une drôle de sensation transportant l’auditeur en boite au cœur des années fric et plastoc. Les découvertes sont ainsi nombreuses à l’écoute de ces 18 plages. On avoue pour notre part un petit faible pour l’inénarrable Gérard Vincent (« J’emmerde les gens »)…
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