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Alice Cooper : « Killer » (1971)

February 12, 2017

Résumer Alice Cooper à un chantre du hard rock serait, par bien des aspects, trop réducteur. Sorti en 1971, ce quatrième album, apporte de l’eau à notre moulin. A l’époque, Alice Cooper, encore un véritable groupe, marche sur l’eau. Entre 1971 et 1973, la formation affole les compteurs sortant une série d’albums autant remarquables que ravageurs : « Love it to death », « School’s out », « Billion Dollar Babies » et donc ce « Killer », notre choix du jour. La chose part sur les chapeaux de roues, « Under my wheels » est une démonstration de rock n’roll garage de tout premier ordre menée par des guitares rugueuses bataillant avec une section de cuivres, c’est tout ce que le rock n’roll devrait être : une explosion euphorisante de décibels ! Mais, cornaqué par le producteur Bob Ezrin, le groupe ne tarde pas à sortir de sa zone de confort pour conquérir des terrains nettement plus complexes. « Halo of flies » (8 minutes 21 secondes) et « Dead Babies » voient le groupe s’attaquer à la face sombre du rock progressif (le mot est lâché) livrant des odyssées au long cours redéfinissant le côté obscur du rock planant. C’est à la fois baroque et inquiétant. Ainsi va cet album explosant les genres et les codes, faisant la nique aux Stooges (« You drive me nervous »), aux Beatles (les arrangements de cordes mélancoliques de « Desperado ») et à King Crimson (« Halo of flies », « Dead Babies »). Efficace sur trois minutes (« Yeah, yeah, yeah ») comme sur sept (« Killer ») le groupe fait ainsi montre de l’étendue de son répertoire, capable de prêter allégeance à notre bon vieux rock n’roll dans un hommage classieux aux années 1950 (harmonicas et cuivres sont de la partie) comme de le transcender dans une atmosphère sombre et angoissante. Un sacré groupe !

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