Caché, par l’ombre envahissante des guitar heros, les Clapton, Hendrix, Page, Beck et consorts, Rick Derringer faisait partie de ces anonymes du rock’n’roll, ces musiciens méconnus, restés dans l’ombre, peut-être moins virtuoses ou inspirés que les virtuoses cités précédemment mais pas dénués de qualités pour autant et qui, avec cœur et passion, ont réussis à atteindre quelques modestes sommets en dépit de tout. Il en va ainsi de Rick Derringer, musicien précoce dès l’adolescence, ancien membre de The McCoys et aussi du groupe de Johnny et Edgar Winter. A la tête de son propre groupe, sobrement nommé Derringer, depuis le milieu des années 1970, Rick Derringer nous a hélas quittés le 25 mai 2025. Ce premier album de son groupe est à fidèle à cette image, pas forcément un chef d’œuvre, mais foncièrement attachant. Ancré à la croisée de différents courants à la mode de ce milieu des années 70, du disco funk « Envy » (Vinnie Appice à la batterie, c’est dire si ça groove) au hard-rock/glam (« Let me in » / « You can have me »), en passant par la balade blues « Comes a woman », démontrant de sacrées qualités de guitariste au passage (tout comme « Loosen up your grip ») l’album marque par son éclectisme (ou son manque de personnalité c’est selon). Et pourtant le tout possède ce charme indéfinissable, ce petit air de reviens-y qui fait que l’on aime s’y replonger et goûter une fois encore à ces délices à la six cordes. La simplicité à du bon.
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