Au cœur de ce très émouvant week-end du 13 novembre, entre la réouverture du Bataclan et le décès de Leonard Cohen, la nouvelle est passée un peu inaperçue mais on a été très peiné d’apprendre la disparition du pianiste Leon Russell à l’age de 74 ans, survenue le 13 novembre dernier. Hommage.
Lorsque sort ce premier effort en solo, en mai 1970, le pianiste Leon Russell, est loin d’être un débutant. C’est même un sideman particulièrement aguerri et recherché, auprès de Joe Cocker notamment (un an plus tard il sera au générique du Concert for Bangladesh de George Harrison). Son carnet d’adresse bien fourni lui permet ainsi de réunir un casting qui laisse pantois (Eric Clapton, George Harrison, Joe Cocker, Steve Winwood – hélas les crédits du cd restent vagues sur la participation effective des intéressés) quand vient l’heure de se lancer en solo. Pour beaucoup, ce premier album représente la quintessence de l’art du natif de l’Oklahoma. Et il est fort possible que cela soit vrai. Ce premier disque est une plongée dans les racines américaines, du folk au blues en passant par la country, autant d’idiomes que Russell maîtrise du bout des doigts tandis qu’ils dévalent le clavier de son piano, alors que sa voix rauque fait des merveilles quelque soit le contexte. L’album commence par une note très émouvante avec « A song for you » (qui n’est pas sans rappeler quelques souvenirs personnels à l’auteur de ces lignes), chanson intimiste au piano sur l’amitié, qui prend une résonance particulière maintenant que son auteur n’est plus parmi nous. Entre autre réussites citons notamment le tube « Delta Lady », « Shoot out on the plantation », « Prince of peace » ou « Dixie Lullaby », toutes sur un tempo assez élevé, synthèse parfaite d’influences country mises au goût du jour pop. Alors qu’ « Hummingbird » étonne par son approche psychédélique et ses percussions indiennes. L’album n’a pas pris une ride et reste un petit moment de bonheur alors que l’on rêve à l’immensité des grands espaces étasuniens.
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