Derrière l’alias de Moondog se cache Louis Thomas Hardin, un véritable personnage de roman, énigmatique, mystérieux et sacrément barré. Artiste de rue pendant plus de 25 ans, autodidacte jouant sur des instruments de sa propre fabrication, ledit Moondog (décédé en 1999) a sorti ce premier effort en 1953. Le titre « And his Friends » semble indiquer que la chose ait été enregistrée en bonne compagnie. Le résultat est spectaculaire, invraisemblable, hors du sol, du temps et des modes. Imaginez une bande de freaks chantant en cœur, jouant frénétiquement de percussions jusqu’à en tirer des sons improbables, improvisant pour atteindre un état de transe hypnotique. Dans un coin, un magnéto tourne et voici cet album documentant ces instants, précieux témoignage d’une scène avant-gardiste d’un autre âge. Piochant dans le jazz, le gospel, le classique ou les chants vernaculaires des Indiens d’Amérique, l’album est proprement inclassable, fait d’expérimentations atypiques et idéalement destiné aux oreilles curieuses.
No Comments