Lorsque sort cet album en 1971, Paul McCartney sort de l’aventure, exaltante, des Beatles. Difficile de faire mieux, et, surtout, que faire après ça ? Et comment ? La solution de Sir Paul est de retrouver le plaisir de jouer et, surtout, les influences premières, celles des années 1950 (cf. « Bip Bop »). Pour ce faire Paul se constitue une garde rapprochée, sa femme Linda, Denny Laine (un ex-Moody Blues) et Denny Seiwell un jeune batteur trouvé aux Etats-Unis. Il en résulte un album détendu, champêtre et estival, les pieds nus dans l’eau et des colombes tout autour. La presse, encore de nos jours, a vilipendé le manque de substance, voire d’ambition, de toute l’affaire alors qu’il s’agît dans le fond, d’un album d’une grande fraîcheur qui, finalement, passe largement le test du temps. Bâti avec simplicité, autour de la guitare folk de Paul, le disque collectionne les pastilles groovy (le reggae « Love is strange ») ou, le plus souvent alanguies sans chercher à se couper les cheveux en quatre pour les arrangements. Et pourtant, dans un étrange effet de contre balancier, certaines chansons (le morceau titre « Wild Life ») sont assez pessimistes sur l’état et la marche du monde, on reconnaît bien là les convictions du végétarien McCartney. Cette nouvelle édition bénéficie d’un traitement de luxe, le livret est soigné, jolies photos qui plongent l’auditeur en plein dans l’époque, et un deuxième cd en bonus. Ce deuxième disque présente un intérêt assez variable, beaucoup de pistes acoustiques « home recording » sur un magnétophone crachotant (pas d’un grand intérêt une fois passé le charme time capsule du moment).
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