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Speed Limit (1974)

June 30, 2019

Cité dans les notes de la pochette, George Jinda, batteur de son état, l’avoue : « Si vous voulez que je vous dise quelque chose sur la musique que nous jouons, je ne peux vous dire qu’une chose : ben, c’est de la musique. » Aussi lapidaire soit-elle, la formule a néanmoins un avantage, celui de nous éclairer sur la virtuosité de la formation. Il faut dire que contenant trois membres de Magma (Jannick Top, Joël Dugrenot et Yochk O’Seffer), le line-up à lui seul rend la chose intrigante et tangible le lien entre les deux groupes. Car, s’il y a un peu de Magma dans ce disque, il est à rechercher dans les influences jazz de ces musiciens plongeant par ailleurs dans les méandres du rock progressif. Mais les comparaisons s’arrêtent là, point de langue inventée (l’album est instrumental) ou d’ambiances sombres chères aux Kobaiens, ici. Si la musique du groupe se frotte, encore que, à une vitesse limite, on ne peut pas en dire autant de leur créativité débridée. Le saxophone (Jeff Seffer) et le piano électrique (Jean-Louis Bucchi) apportent un véritable plus et de l’originalité dans une formation très attachée à sa dimension rock, et aux fulgurances soniques de la guitare électrique (cf. « Abra ») ; rapprochant le tout de la période électrique de Miles Davis dont on jurerait que le fantôme traîne dans les parages. Conjugué à des morceaux au long cours, au swing imparable de la batterie servant de guide dans les compositions labyrinthiques flirtant avec les dix minutes, l’album récemment réédité après des décennies d’oubli, s’avère un must pour qui aime son jazz free et son rock progressif.

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