Formé, comme le titre l’indique, en 1988 dans la belle ville de Limoges, éjectés, devenus au fil du temps Steff Tej & éjectés, revient sur son parcours depuis ses débuts au fil de cette compilation rétrospective. Et à l’écoute, s’il y a bien une chose que le groupe a décidé « d’éjecter », c’est bien la médiocrité. Débuté à l’ombre tutélaire du punk et de la musique jamaïcaine (reggae et dub, principalement) la formation a considérablement élargie son spectre au fil du temps, au point de faire rentrer d’autres genres dans son reggae. Ainsi la chanson française (sublime « Petite Maison ») s’invite à la table, tout autant que des guitares rock dévastatrices (« Rude n’reggae » ; « Soweto’s burning » ; « Dope crack dreu » ; « Uncle Paulie ») ou un flow hip-hop énergique (« TV box office »). La grande leçon à retenir est qu’il n’est finalement question que de musique plutôt que de style, tant que les bonnes vibrations sont au rendez-vous. Emouvant (« Sunday morning ») ou revendicatif (« La tv rend fou » – toujours d’actualité quoiqu’un peu datée cette dernière pourrait être rebaptisé « les réseaux sociaux rendent fous ») Steff Tej & éjectés ne se départit que rarement de son côté festif, danse et fête ne sont jamais très loin. Ecouter ce disque, c’est un peu redécouvrir notre patrimoine rock en français.
No Comments