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Taj Mahal (1968)

August 7, 2016

Fin des années 1960. Alors que de nombreux bleusmen virent psychédéliques, Taj Mahal (pour la petite histoire, il est le frère de Carole Fredericks) sort lui un premier album pétri dans la tradition et composé de reprises chipées chez les grands anciens Robert Johnson (« Dust my broom »), Sonny Boy Williamson (« Checkin’up on my baby ») ou Sleepy John Estes (« Leaving Trunk », « EZ Rider »). Pourtant, Mahal ne se contente pas de reprendre les titres mais leur insuffle une nouvelle jeunesse. Plein d’énergie, le disque respire l’amour de la musique et le plaisir de jouer à plusieurs. On pense le blues comme une musique triste ou mélancolique. Taj Mahal apporte un démenti catégorique à ce lieu commun offrant, au contraire, un album rythmé et enlevé grâce à la qualité des musiciens composant son groupe. On connaît bien le guitariste Ry Cooder (présent sur la première face du disque) mais la grande révélation de l’album se nomme Jessie Edwin Davis, guitariste Amérindien (hélas décédé en 1988). Malheureusement assez méconnu, Jessie fût une des fines gâchettes de l’époque, musicien de studio et auteur de quatre albums en solo. Pas le genre flamboyant comme Hendrix ou Page mais un guitariste fin et délicat, capable de se fondre dans n’importe quel univers et de transcender, par la seule présence de ses six cordes magiques, la moindre chanson. Soulful, plein de sensibilité, son jeu illumine « Leaving Trunk », « EZ Rider », « Diving Duck Blues »… Tout l’album en fait. Jessie enrobe ses notes, créant l’écrin parfait pour la voix éraillée de Mahal et ses interventions à l’harmonica. Un grand moment…

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