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A Session with The Remains

December 14, 2012

Originaire de Boston, les Remains étaient un groupe garage, ce mouvement précurseur du punk mais qui n’a jamais oublié l’apport fondamental des musiques Noires. Le garage rock ou l’art de groover bruyamment… On retrouve ici les Remains dans des conditions rocambolesques. La session en question ayant été enregistrée à une heure complètement indue (pour un rocker s’entends) : neuf heures du matin ! En ce petit matin de 1966, sur la foi de quelques 45 tours ayant obtenus quelque succès d’estime, le groupe décroche une audition à New York, chez Capitol Records. Audition que quelqu’un a eu le génie d’enregistrer (qui que tu sois, sois-en ici remercié à tout jamais) et que l’on retrouve sur la présente compilation. Il s’agit donc d’un album live, sans aucun applaudissement, mais où on entends les membres du groupe discuter entre deux morceaux, ce qui permet, chose extraordinaire, de partager un peu de l’intimité du groupe. Si le track listing composé pour l’occasion ne présente que peu d’intérêt, beaucoup de reprises classiques (« Like a rolling stone » ; « Johnny B. Goode » ; « All day and all of the night »…) archi-connues, l’interprétation qui en est faîte est, par contre absolument exceptionnelle. Un peu à l’image de cette version d’ « Hang on Sloopy » qui ouvre la session où le groupe tâtonne un peu avant d’être lancé sur des rails comme en 14. Et qui ne s’arrête plus ! Un pur groupe de rock n’roll, euphorisant, et, paraît-il, beaucoup plus électrisant dans ce contexte live qu’en studio (un premier album en 1966 et le deuxième en… 2002 !). Autre grand moment, ce « Gonna move », bluesy à point dans un version à moitié jammée, tour de force de plus de six minutes avec force soli (de piano électrique, de basse, de guitare, c’est chacun son tour !). La reprise de « Like a rolling stone » est quant à elle assez amusante, Williams Briggs ayant fait tomber son harmonica dans son gobelet de café (il est neuf heures du matin, n’oublions pas), il en résulte un solo totalement raté. Le genre de petite imperfection qui fait tout le charme des enregistrements en direct. Les neuf pistes de la session originale chez Capitol sont complétées par une démo inédite (« Walking the dog ») et par cinq titres, issus d’une répétition en studio, où l’on retrouve quatre originaux des Remains. Peu après cette session le quatuor composé de Barry Tashian (chant/guitare), William Briggs (piano/harmonica), Vern Miller (basse) et Chip Damiani (batterie), se séparera, en novembre 1966, en ayant tout de même eu l’honneur d’assurer la première partie des Beatles lors de leur dernière tournée américaine.

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