musique bibliothèque

Bad Losers 

June 20, 2021

Etoile filante du rock d’ici, au nom prophétique, les Bad Losers se sont formés en 1981 à Toulon avant d’émigrer vers Paris après avoir subi une interdiction de concert dans leur ville natale. C’est dans la capitale qu’ils retrouvent Wild Child, frères sudistes exilés. Leur premier album sort lors de la saison 1986/1987. Huit titres aux allures de brûlots (cf. “Prostitution”) enregistrés à Londres en compagnie de Dave Goodman. Et, déjà, le groupe semble anachronique, influencé par le glam des années 1970 (l’influence des New York Dolls et autres T. Rex saute aux oreilles) et le rock anglais, les Rolling Stones en particulier (dont ils reprennent le « Honky Tonk Women » en bonus sur le présent cd). C’est surtout une question de fureur et d’énergie : les guitares dépotent, abrasives et tranchantes alors que le chant s’étrangle sur chaque titre. Le tout respire la classe déglinguée bien plus que la froideur synthétique des années 1980. L’histoire se poursuit en 1988 qui voit le groupe retourner à Londres où ils enregistrent l’ep de 4 titres « Southern Style » qui restera inédit jusqu’à ce jour. Et puis plus rien, le groupe se sépare dans des circonstances restées obscures, faisant honneur à son patronyme. Toutefois, on retrouvera ensuite le chanteur Thierry Jones au seins des Jones, avec lesquels le chanteur développera peu ou prou les mêmes obsessions. Reste le présent cd, qui fait figure d’intégrale, reprenant l’album et l’ep inédit ainsi que quelques bonus live enregistrés dans des salles (le Gibus Club, le New Moon, cette dernière ayant été détruite en 2004) rappelant la fièvre rock qui animait les nuits parisiennes de l’époque. Ces 15 titres sont une véritable capsule temporelle, rare et précieuse dans laquelle il fait bon se replonger.

Share

You Might Also Like

No Comments

Leave a Reply

*