La sortie du premier album solo de Donald Fagen fut l’occasion pour ce dernier de faire une petite mise au point. Fagen et son acolyte Walter Becker avaient illuminé la décennie précédente, les années 1970, avec leur groupe jazz-pop-rock Steely Dan. Ils incarnaient tellement bien Los Angeles que l’on s’imaginait sans peine le duo 100 % californien. Erreur, Fagen et Becker étaient originaire de la côte Est, respectivement du New Jersey et de New York. « The Nightfly » voit Fagen renouer avec ses racines. Le casting des musiciens est 100 % all-stars, le livret est un véritable who’s who du rock et du jazz : le bassiste Marcus Miller, les Brecker brothers aux cuivres, le guitariste Larry Carlton, Jeff Porcaro à la batterie etc… La crème. Tout ce joli monde est réuni autour des compositions de Fagen, toujours très exigeant en la matière. Entre jazz et pop, le swing est ici d’une élégance sophistiquée. Beaucoup de claviers, des soli à foison : de saxophone, de piano électrique et de guitares à tomber par terre, la barre est placée très haut. L’album est d’une extrême richesse en termes d’arrangements, de feeling. La production (Gary Katz) est particulièrement soignée. Assurément, il s’agît d’un disque du soir, un album nocturne un peu à l’image de sa pochette, l’une des plus belles de toute l’histoire du rock et qui n’a cessé de nourrir mon imaginaire depuis l’adolescence. Un must.
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