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Creedence Clearwater Revival : « Live at Woodstock 1969 »

November 22, 2019

N’ayons pas peur des mots, alors que sort ce nouvel album, inédit depuis 50 ans, c’est en réalité un véritable morceau d’histoire qui débarque sur nos platines et en voilà une surprise qu’elle est bonne ! Ah Woodstock, véritable marronnier, qui revient invariablement sur le tapis tous les dix ans pour un nouvel anniversaire en bonne et due forme avec son lot de sorties diverses : livres, disques ou films. A la longue on pensait légitimement avoir tout écouté et surtout réévalué à la hausse, jusqu’au statut iconique, un événement resté cauchemardesque pour un certain nombre de ses acteurs, spectateurs ou voisins de l’époque. Et pouf, patatras, la sortie de cet album nous bouscule. Tout d’abord parce que pendant longtemps la participation de la bande des frères Fogerty au festival était tombée dans l’oubli. Immenses stars à l’époque après trois premiers albums merveilleux (« Creedence Clearwater Revival », « Bayou Country » et « Green River ») le groupe avait demandé à être effacé du documentaire et de la bande son l’accompagnant, impensable ! Il faut dire que les choses s’était bien mal déroulée. Et pourtant, en ce 16 août 1969, le groupe était sur orbite et s’était vu réservé le créneau horaire star par les organisateurs. Seul hic, juste avant eux, était programmé leurs voisins de la baie de San Francisco, The Grateful Dead, grands amateurs de trip devant l’éternel, et connu pour ses prestations à rallonge (jusqu’à 5 heures d’affilée!) qui ne s’est évidemment pas privé d’occuper la scène jusqu’à pas d’heure, fidèle à sa réputation. Et c’est donc avec un retard certain que les quatre d’El Cerrito ont finalement joué, au point que l’aiguille de l’horloge a tourné jusqu’au jour suivant le 17 août quand le groupe a pris possession de la scène au premières heures du jour, tôt le matin. Mais il était écrit que ce quatuor était inarrêtable, sa prestation est particulièrement aboutie : sèche et tranchante, une succession de décharges électriques acérée trempée dans les racines soul et blues (« I put a spell on you », « The night time is the right time » et « Ninety-nine and a half (won’t do), la curiosité du set). Un aspect terrien revendiqué en décalage avec les idéaux hippies et psychédéliques de l’époque. Et c’est alors que le groupe fait preuve d’une capacité d’adaptation remarquable, partant dans une longue dérive sur les deux derniers titres : « Keep on Chooglin’ » (10 minutes et « Suzie Q » qui frôle les onze minutes et occupe à elle seule la totalité de la face 4 du double vinyle. Pour le reste c’est une succession de tubes parfaitement rendus (« Green River », « Bad Moon Rising », « Commotion ») et un titre moins connu, « Bootleg », extrait de l’album « Bayou Country ». Un indispensable donc, et tous les artistes présents à Woodstock ne peuvent pas en dire autant !

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