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Ecoute de l’album « Histoire de Melody Nelson » de Serge Gainsbourg, Cinéma Pathé Beaugrenelle, 23 septembre 2020.

September 26, 2021

Outre le fait qu’il est un peu étonnant de se rendre au cinéma pour écouter un disque, quel moment exceptionnel que cette écoute de “Melody Nelson” ! Le cadre offert par le cinéma Pathé du centre commercial Beaugrenelle était le parfait écrin, fauteuil en cuir hyper moelleux, petite tablette personnelle pour déposer la boisson (généreusement offerte) et comme dans un avion de première classe un petit bouton magique pour allonger les jambes et le dos ! De quoi s’endormir, ce qui n’était pas le cas de votre serviteur, excité comme une puce et installé comme un pacha ! Un petit mot ensuite sur la technologie Dolby Atmos au rendu immersif. Le son vient de devant, des côtés, de derrière mais aussi d’en haut, comme dans une bulle. On plonge alors la salle dans l’obscurité, la pochette du disque s’affiche sur l’écran sur fond bleu, le titre de la chanson s’affiche en bas à droite de l’écran, Olivier, mon voisin, me glisse un “bon voyage” fort à propos ! La musique démarre et là, le choc !!! La voix est très présente, très en avant sur le premier titre, avec ce timbre inimitable de Serge, la technologie fonctionne à merveille, donne l’impression que Serge est là, juste à côté, il murmure dans l’oreille, on entend sa respiration entre les paroles, comme si son fantôme hantait la salle de cinéma. La basse ronde cisaille l’espace. Les guitares dans ce contexte sonnent quasi Hendrixienne, souvent dans les aigus ce qui donne une intensité folle à la musique, comme l’impression qu’elle rentre directement dans le plexus. Le son des batteries est très mat, avec très peu de cymbales contribuant à cette ambiance quasi claustrophobique. Et on entends, avec une précision dingue toute une foule d’arrangements jamais entendus, du violon électrique, des vents, des bois, des harmonies vocales en forme d’onomatopées, du piano bastringue. Et puis il y a ces arrangements de cordes majestueux qui répondent merveilleusement bien aux guitares. Je redécouvre totalement le disque ! Quand arrive “l’hôtel particulier” je me dis que cela aurait été un choix judicieux pour un clip. Et puis finalement, non. L’image était bien moins présente à cette époque et avec le temps on s’est tellement fabriqués d’images mentales en écoutant les chansons que non, un réalisateur ne peut pas imposer une vision unique, le décalage fait que la démarche est fatalement vouée à l’échec. A la fin du disque il faut un certain temps pour redescendre… Lorsque les lumières se rallument et que débute la musique d’ascenseur qui habille l’espace sonore du cinéma entre deux séances, le rendu est terriblement cruel. A la sortie du cinéma, le jour est tombé dans l’intervalle, il commence à faire nuit et cela renforce l’impression d’avoir vécu une expérience mystique entre le voyage et le trip hallucinatoire.

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