Le 8 décembre 1980, sous les balles de Mark Chapman, tombe John Lennon à New York. Un événement traumatique qui constitue le point de départ de ce court roman. Un an après son premier livre, également articulé autour d’une date, celle de la séparation des Beatles, l’auteur Hugues Blineau, continue son exploration du mythe de Liverpool suivant un angle personnel et, curieusement, intime. Autour de la date fatidique, ce sont les destins de 40 personnages – 20 purement fictifs parmi lesquels on retrouve le mal nommé Jean-Philippe Prud’homme, l’alter ego de l’auteur, et 20 autres, bien réels – qui se « croisent » et forment une communauté universelle, distante et virtuelle, dont le décès du chanteur forme le nœud gordien. De l’évènement purement factuel, l’auteur tire ainsi une série de pensées, philosophiques, métaphysiques, chacune incarnée par un des personnages du livre, autour du deuil et de la gestion émotionnelle de ce dernier ; prenant ses distances avec l’œuvre de l’ex-Beatles. Car, il est important de le souligner, l’ouvrage n’a aucune prétention biographique et se contente de quelques brefs repères annexés en postface. Ecrit pendant le premier confinement, le roman hérite ainsi de la tonalité assez sombre de l’année 2020, exaltant le climat anxiogène d’abattement général, pour tenter de retrouver la voie de la lumière, comme une métaphore de nos existences chamboulées par la pandémie. Une histoire où il est question de foi, touchante et émouvante.
« Vies et morts de John Lennon » d’Hugues Blineau, éditions Médiapop, 78 pages, 12 euros.
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