La collection « Ecoutez le cinéma » poursuit un objectif ambitieux : décrire, au travers d’une sélection de morceaux choisi, le panorama musical d’un cinéaste, définir une ligne, une direction artistique finalement aussi constitutive de son art que peut l’être, la couleur, le casting ou la photo. Passionnant sujet s’il en est, pertinent également si l’on veut bien considérer que l’image et le son ont toujours fonctionné de pair à l’image des pianistes accompagnant les films muets d’antan. Le volume consacré à François Truffaut, cinq cds, s’avère particulièrement copieux. Et l’écoute permet de distinguer quelques lignes directrices assez fortes. Un goût particulier pour les cordes romantiques, la musique classique (Antonio Vivaldi illustrant le chef d’œuvre « L’enfant sauvage »), ou la bande originale ressemblant comme deux gouttes d’eau à une partition oubliée. Les compositions signées Georges Delerue (« La Nuit Américaine », « Jules et Jim », la nostalgique « Les deux Anglaises et le continent ») sont, à ce titre, assez remarquables tout comme l’angoissante « Farenheit 451 » du grand Bernard Herrmann. L’autre ligne directrice serait la chanson française, aux mots justes et choisis, susurrés par Alain Souchon (« L’amour en fuite »), Bernadette Lafont (« Une belle fille comme moi ») ou Boby Lapointe (« Framboise » extrait de « Tirez sur le pianiste ») pour la version humoristique. Et puis, comment résister à la magnifique, et regrettée, Jeanne Moreau entonnant « Le Tourbillon » (« Jules et Jim ») ? Alors, fermez les yeux et écoutez la nouvelle vague…
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