Témoignage live du groupe dans les années 1980, « Delicate Sound of Thunder » ressort, restauré, remonté, remixé, dans une édition deluxe assortie de huit titres supplémentaires. En 1987, Pink Floyd est un groupe renaissant après les départs de Roger Waters et Richard Wright au début de la décennie et l’album « The Final Cut » (1983) au titre prophétique. Il s’en suit une disette de quatre années avant la sortie d’un nouvel effort « A momentary lapse of reason » et le début d’une gigantesque tournée de deux ans documentée dans le présent album live. De la formation ne subsiste plus que le trio David Gilmour (guitare), Nick Mason (batterie) et Richard Wright (clavier) finalement de retour. Mais la formation scénique est sensiblement plus fournie avec la bagatelle de huit membres supplémentaires. La majorité du répertoire vient de l’album « A momentary lapse of reason » dont la totalité des titres est reprise complétée d’une sorte de best-of des années 60 et 70 (« Money », « Another brick in the wall », « Shine on you crazy diamond », « Wish you were here » entre autres). Mais le Pink Floyd des années 1980 est bien différent. Devenu un véritable mastodonte, le groupe se produit dans espaces immenses proposant un show grandiloquent agrémenté de films et de lumières délirantes. Pour l’auditeur de 2020, la chose est surprenante, et le livret nous laisse perplexe. Les photos témoignent de l’immensité du show de 1988 sans pour autant présenter la qualité HD à laquelle nous sommes habitués aujourd’hui. Le groupe est donc précurseur et en avance sur son temps, coincé dans une faille temporelle. L’exécution musicale de la chose est ultra professionnelle (avec ce que cela suppose de froideur) et le rendu est impeccable, le son nickel. Carré et sans tâche. Mais réécouter ces vieilles chansons de années 60 et 70 avec la technique des années 1980 (on pense notamment au traitement des batteries, aux synthés) nous montre à quel point le groupe avait évolué pour finalement trouver dans la folie des années 1980 l’écrin idéal pour exprimer la grandiloquence qui l’avait animé depuis les débuts à l’époque du swinging London.
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