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Speed Limit (1975)

December 28, 2021

Sorte de projet parallèle, Speed Limit comptait dans ses rangs trois membres de Magma, Jannick Top (basse), Joël Dugrenot et le saxophoniste Yochk’o Jeff Seffer. Si les comparaisons sont inévitables, la formation a cependant réussi a se démarquer dans le milieu rock progressif français trouvant sa voie propre dans une créativité débridée, limite incontrôlable, jamais très loin de la sortie de route dissonante (cf. la longue suite « Time’s Tune » qui occupe la quasi-totalité de la face A). Cependant, et grâce à la virtuosité des musiciens, Speed Limit réussit à caser une somme improbable d’influences, allant du jazz (il y a un peu du « Bitches Brew » de Miles Davis là-dedans) à la musique classique (« Pastoral Idyl »), dans un ensemble cohérent et identifiable, tout en restant un groupe de rock, les saillies « Fuzz Phaser » de Jannick Top étant là pour nous le rappeler. Ailleurs, le groupe tâte de l’expérimentation avant-gardiste à laquelle les chœurs (seules voix présentes, la formation étant instrumentale une autre différence fondamentale avec Magma) apportent une note baroque un tantinet inquiétante. Un sentiment qui ne quitte jamais vraiment l’auditeur, plongé au cœur de l’étrange et de la bizarrerie, et encore renforcé par l’aspect répétitif de la musique, volontairement mis en avant par le groupe. L’écoute de l’album se transforme alors en une forme de rituel chamanique (« African Dance n°3 »), un trip sonore halluciné, rythmé au son démentiel de la batterie conjugué aux percussions.

Avec la réédition de ce deuxième album de la formation, c’est dorénavant l’intégralité de la discographie de Speed Limit qui est dorénavant disponible, l’événement est de taille pour un groupe aussi longtemps tombé dans l’oubli !

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