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The Contractions : « 1980 » (1980)

May 12, 2025


Nonobstant le mur de briques s’affichant sur la pochette, le trio The Contractions n’est pas new-yorkais mais originaire de San Francisco. Endroit fantasmé pour de nombreux fans de musique, en raison de sa réputation hippie (Janis Joplin, Grateful Dead et Jefferson Airplane pour ne citer que les plus connus), la scène de la bay area est en réalité beaucoup plus riche et plus bruyante que les seules envolées hippies le laisse supposer et a été plutôt prolifique en matière de punk vers la fin des années 1970. Du punk le trio féminin The Contractions a surtout gardé l’attitude. Certes, ledit album n’est pas avare en guitares saturées (« Magazine Phobia ») mais l’ambition affichée des musiciennes permet de viser bien plus haut. Tout en respectant le cadre des trois minutes réglementaire, The Contractions se permet de flirter avec le métal naissant (« Water Beast » ; « End of the world ») ou une expérimentation ascétique, trio oblige (« Tribute to industry »). Plus généralement, l’écriture du groupe se veut oblique, suivant le fil de compositions partant dans plusieurs directions et n’ayant pas peur ni des changements abruptes ni des accélérations fulgurantes, le tout précédant le ralentissement de rigueur. Souvent les musiciennes avaient l’habitude de se décrire comme « une chaise à trois pieds ». Et c’est bien cela qui impressionne le plus l’oreille à l’écoute de ce disque, son aspect compact, le mur du son érigé aussi infranchissable qu’une montagne. La cohésion entre les musiciennes saute aux oreilles et c’est aussi imparable qu’émouvant. Enregistré live en 1980, ledit album souffre d’une qualité d’enregistrement en-dessous des standards habituels, comme s’est souvent le cas avec les albums live sauvés des eaux. Mais qui convient parfaitement aux intentions ici affichées, une telle énergie s’accorderait bien mal d’un vernis superfétatoire. C’est en vérité une véritable time-capsule, saisie sur le vif, comme une manière de retenir le temps qui file.

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