Comme le veut l’adage, nul n’est prophète en son pays, et le combo d’Aix-en-Provence reste trop largement méconnu. Profitant du confinement de 2020, le groupe est repassé en studio gravant de nouvelles reprises, des vétérans psychés Texans, mais pas que puisque l’on y retrouve une reprise du « It’s all over now Baby Blue » de Bob Dylan (1965) ainsi qu’une compo originale. Le reste de l’album compile des morceaux publiés entre 1989, 1992, 1993, 1994, 2006, 2008 et 2017. Et l’objet vaut franchement le détour ! Garagistes psychédélique de haut-vol, les Needs rendent hommage à l’idiome, le jouant à la perfection en se jouant des horloges et du passage du temps. Les guitares sont magistrales, aussi efficientes en électrique qu’en acoustique, le chanteur vocalise divinement, le son est globalement magique, porté par une section rythmique au cordeau, et la pochette juste magnifique ! Mais, surtout, le groupe n’occulte jamais la dimension électrique de la musique offrant de sérieuses attaques de guitare, l’aiguille dans le rouge, électrisant le corps et l’esprit de l’auditeur, entre deux passages en haute altitude, barrés, où la dette du Brian Jonestown Massacre envers la troupe de Roky Erickson apparaît dans toute sa splendeur. C’est dire le niveau de la chose ! Du « You’re gonna miss me » de 1989 au « Slip inside this house » de 2020, le 13th Floor Elevators apparaît comme le fil d’Ariane, traçant le parcours des Needs. La boucle est désormais bouclée. Fermez les yeux, écoutez et, surtout, trippez !
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