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Cowboy Junkies : « The Trinity Session » (1988)

February 17, 2016

Dans le grand livre d’histoire du rock, la journée (ou plutôt la nuit) du 27 novembre 1987 est à marquer d’une pierre blanche. C’est ce jour qu’on choisi les Cowboy Junkies pour enregistrer leur deuxième album, une unique session d’une seule traite, enregistrée live utilisant un DAT (l’ancêtre du numérique, totalement désuet de nos jours) et un seul micro. Située au cœur d’une sainte trinité country, blues et folk, le quartet de la famille Timmins livre sa version personnelle de ces idiomes, comme saisis par le caractère sacré du lieu, incongru, de l’enregistrement, la Church Of The Holy Trinity (l’Église de la Sainte Trinité) de Toronto. L’album est composé pour partie de compositions personnelles de haute tenue (« I don’t get it », « To love is to bury », « 200 more miles ») et de reprises choisies avec un goût très sûr (« Sweet Jane » du Velvet Underground, « I’m so lonesome i could cry » de Hank Williams) qu’ils s’amusent parfois a revisiter (« Blue moon revisited »). Entre les quatre murs de la Chapelle, la musique devient une matière organique qui croit et s’épanouit, lentement et posément, sous l’impulsion de la famille Timmins et de ses invités chargés d’agrémenter les compositions d’harmonica, d’accordéon de pedal steel ou de mandoline. Le résultat est cérémonieux comme saisi par l’hiver et le froid. Même ce regretté vieux grincheux de Lou Reed confiera quelques semaines après la sortie du disque que leur version de « Sweet Jane » était « la meilleure à ce jour ». La chanteuse Margo Timmins a particulièrement bien su saisir de sa voix blafarde la mélancolie de cette oasis alanguie perdue au cœur des années 1980. Presque trente ans après les faits, l’écoute de cet album reste un moment rare et précieux.

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