Voici un bien curieux objet en provenance d’Australie. Bien connue d’amateurs de gros rock qui fait tâche (les excellents AC/DC), l’île-continent regorge de bien d’autres trésors que l’on redécouvre le long de la vingtaine de plages compilées ici. Point d’INXS ou d’autres superstars trustant les hits parades, mais des enregistrements tombés dans les limbes provenant d’artistes n’ayant parfois jamais dépassé le stade local. Le cœur de la chose se trouve à un croisement capital, la fin des années 1960 et le début de la décennie suivante. L’heure est alors à la grande illusion hippie, le summer of love bat son plein. Plein d’amour, un soleil couchant et des guitares acoustiques, voici en gros à quoi ressemble ce double album. Ce disque possède le charme d’une bonne vieille série B, qui ressemble à ce que produisait la Californie à la même époque, quelque part entre Laurel Canyon de LA et le croisement Haight-Ashbury de San Francisco, sur un mode alangui, cool, acoustique, psyché et planant. Et surtout moins assuré que chez le modèle étasunien et donc, par conséquent plus touchant car maladroit. Pour résumer, les américains avaient America et les australiens, Australia (une très bonne formation que l’on découvre grâce à ce disque). Sans toutes les contraintes inhérentes au succès et aux disques s’écoulant par pelletées, les artistes représentés ici jouaient pour l’amour inconditionnel de la musique sans autre ambition que celle de se faire plaisir. Et la différence est sensible à l’oreille. La qualité sonore est parfois assez moyenne mais il y a au menu quelques perles à découvrir : Flock, Mata Hari, Megan Sue Hicks ou les excellents Autumn (un peu plus blues et Beatles que la moyenne). La bande son d’une nuit d’été à écouter à la plage, pour les amateurs de curiosités exotiques.
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