C’est avec le cœur lourd que l’on a appris la disparition, le 26 juillet dernier, de J.J. Cale. Né John Weldon Cale le 5 décembre 1938 à Oklahoma City, dans l’état du même nom, John s’est rapidement rebaptisé Jean-Jacques (aka JJ) afin de ne pas être confondu avec son homonyme du Velvet Underground. Après avoir composé pendant longtemps pour d’autres, entre-autres Eric Clapton qui a décroché nombre de hits grâce à ses reprises (cf. « After midnight » que l’on retrouve sur ce disque), JJ Cale a débuté sa carrière solo sur le tard. Il a 34 ans en 1972 lorsque sort son premier album, celui qui nous occupe aujourd’hui, « Naturally ». Le fait est d’importance, car d’emblée JJ s’inscrit dans une veine classique, un délicat mélange de folk, rock, blues et country. Dès le premier titre « Call me the breeze », tout JJ Cale est là : la voix traînante, l’ambiance cool et relax, qui fleure bon la simplicité de la vie campagnarde. Et le rythme, franchement relâché, consciencieusement chaloupé. Ecoutez le disque les yeux fermés, vous êtes transportés sur un chemin de terre au milieu des champs sous un soleil de plomb. Fait exceptionnel pour un premier disque, « Naturally » respire la maturité du musicien qui sait d’emblée ce qu’il désire, notamment que les modes ne passeront pas par lui. Une fois encore, l’age du musicien est déterminant car la discographie de JJ Cale est d’une rare cohérence. Pas une fois, il ne dérogera de sa règle. L’ensemble de ses chansons forme un corpus particulièrement impressionnant. C’est en quelque sorte la bande son officielle d’un après-midi passée sur un rocking-chair.
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