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Lal & Mike Waterson : « Bright Phoebus » (1972)

October 1, 2017

A force de tourner en rond, le rock n’a finalement rien trouvé de mieux que de revisiter sa propre histoire. Et à ce petit jeu de la réédition de la pépite oubliée, Rodriguez a tiré le gros lot ces dernières années. D’autres comme Bill Fay ou Scott Fagan ont connu un succès d’estime et il est fort probable que le duo Lal et Mike Waterson réussira également a tirer son épingle du jeu. L’histoire commence en 1971 lorsque les Watersons, groupe dans lequel Lal et Mike furent partie prenante, se séparent. Chacun écrit de son côté avant que la paire, retirée à Hull, dans la campagne anglaise, ne se décide à mettre ses efforts en commun. L’album qui sort à la suite de ces sessions est un objet inclassable à la fois classiquement folk -« Fine horseman », « Winifer Odd », qui sonnent comme des inédits du couple Linda et Richard Thompson– et parfois totalement exubérant, « Magical Man » ; le « Rubber band » d’ouverture aussi excentrique que les Beatles époque Sgt Pepper. Enfin, les deux s’y entendent également pour composer des petits rock n’roll bien balancés tels que « Danny Rose » ou « Shady Lady ». Classique mais bien envoyée, il convient d’admettre que la chose a plutôt bien vieilli et si la voix, le chant semblent parfois datés, c’est avec délectation que l’on replonge dans le charme de ces années (« Child among the weeds », tout un programme!) Le communiqué de presse nous apprend que le disque a été enregistré en une semaine et effectivement, cette réédition rend fidèlement compte du côté brut de décoffrage de l’album. Imparfait mais plein de charme, l’écoute du disque procure un sentiment étrange, un document-vérité pris sur le vif, donnant l’illusion de partager un moment intime avec les musiciens, quelque chose de l’ordre du voyage dans le passé. Les 2000 vinyles du pressage original seront rapidement épuisés et la faillite du label de Bill Leader précipitera l’album dans la légende, lui conférant le statut de culte. Hélas, Lal (décédée en 1998 d’un cancer du poumon) et Mike Waterson (parti lui quant à lui en 2011) n’auront pas la chance d’écouter la présente réédition.

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