Dernier album en date à bénéficier du traitement de luxe revisitant son corpus, « Flaming Pie » occupe une place particulière dans la discographie de Sir Paul. En effet, ce milieu des années 1990 voit la beatlmania (car personne ne faisait grand cas des Beatles dans les années 70 et 80) s’emparer du monde dans la foulée de la vague britpop et sa cohorte revivaliste. Dans le même temps, les trois fab survivants, Paul, George et Ringo, sont accaparés par le projet anthologique des Beatles, projet duquel Paul sortira revigoré. Les souvenirs affluent dans le cerveau de Paul et notamment les bons moments vécus lors des sessions d’enregistrements quand faire de la musique n’était que plaisir et parties de rigolades. Paul ressort du projet avec une idée fixe en tête : refaire un disque, le premier depuis quatre ans (« Off the ground », 1993). En famille, avec sa femme Linda et son fils James, et l’aide de quelques potes, Ringo Starr, George Martin, Jeff Lynn (The Traveling Wilburys) et Steve Miller, Paul ne cherche qu’à se faire plaisir, enregistrant à l’occasion, parfois même pendant les vacances. L’album collectionne ainsi les pistes, enregistrées entre 1992 et 1996, dans des conditions spartiates, simplement et à l’ancienne. Le tout s’écoute comme une déclaration d’amour de Sir Paul au rock’n’roll (cf. “Really love you”), à la pop et à la folk entre éclairs électriques (« Young Boy » ; « Flaming Pie » ; « Used to be bad ») et mélancolie nostalgique et vénéneuse (« Heaven on Sunday »). Un disque à la douceur automnale ou printanière (« Calico Skies »), suivant les pistes, qui aura un impact sur la suite de la carrière de McCartney et son album suivant, le mésestimé « Run Devil Run » de 1999 pour un résultat encore plus spectaculaire. Foncièrement attachant.
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