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Peter Green : « Last Train to San Antone » (1977)

August 14, 2020

C’est avec une profonde émotion que l’on a appris, le 25 juillet dernier, la disparition du guitariste Peter Green, une fine lame du British Blues Boom, ayant fait ses classes auprès de John Mayall avant de faire partie des membres fondateurs de Fleetwood Mac. Lorsqu’il enregistre ce disque, en 1977 (d’après nos informations, le disque n’est officiellement sorti qu’en 1991) il s’agît d’une renaissance pour le guitariste passé par bien des tourments liés à l’addiction et à une crise de foi, qui l’a vu par deux fois quitter le business de la musique pour un mode de vie religieux faisant du musicien l’objet de nombreuses rumeurs (étonnamment, Jeremy Spencer, son remplaçant au sein de Fleetwood Mac, quittera également la formation pour des raisons similaires). Après un premier album solo au titre équivoque, « The End of the Game » en 1970, Peter Green entame une longue traversée du désert qui durera la majeure partie des seventies. En 1977, c’est un homme retrouvé, différent, qui fait son come-back, particulièrement bien entouré. Tout d’abord par son frère, directeur de la promotion au sein de la compagnie PVK Records, avec laquelle signe le musicien. Puis, la main près du répertoire téléphonique, le guitariste bat le rappel des troupes : le batteur Reg Isadore (Robin Trower), le percussionniste Lennox Langton (Santana, Van Morrisson), Peter Bardens (le clavier de Camel), les guitaristes Rick Fenn (10cc) et Snowy White plus quelques autres. En dépit de pas de côté un peu trop cheesy (cf. le saxophone de « Promised Land »), il règne un sentiment d’apaisement sur ce disque blues, porté par une guitare limpide, déliée et lumineuse (« Bandit », « The Last Train to San Antone», « Lost my love », le reggae “Momma don’t cha cry”) rythmé par des percussions à la cool emportant l’auditeur vers des destinations lointaines et exotiques, un endroit ensoleillé, désertique, ou le vent chaud soulève la poussière. Bien loin de l’est Londonien où est né le guitariste disparu à l’age de 73 ans et qui aura finalement que peu exploité l’immensité de son potentiel. Un gâchis.

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