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Crazy Horse (1971)

January 22, 2017

Bien souvent, on réduit le Crazy Horse au rôle, qu’il tient avec brio par ailleurs, de backing band de Neil Young. Sorti en 1971, ce premier effort du quintet sans le songwriter Canadien prouve que le groupe valait bien mieux que cela. Certes, sans Neil Young, sa plume fantastique et son timbre haut perché, le groupe n’évolue pas aux mêmes hauteurs. Mais considérer ce disque comme un rogaton d’album, un reste réchauffé sans saveur serait une grave erreur. En dehors de la fidèle section rythmique (toujours active de nos jours) Billy Talbot/Ralph Molina et de Danny Whitten, le groupe comptait dans ses rangs le génial guitariste Nils Lofgren ainsi que le pianiste et producteur virtuose Jack Nitzsche (Ry Cooder est également venu donner un coup de main). Et c’est de la diversité de ses membres que le groupe tire sa force. Le disque repose sur une sorte d’opposition de style entre le regretté Danny Whitten (décédé d’overdose en 1972), Nils Lofgren et Jack Nitzsche. Le premier incarne un facette apaisée, tantôt folk (« I don’t want about it », “I’ll get by”) tantôt psychédélique rêveuse (« Look at all the things ») ou électrique (l’excellente « Dirty, dirty » prouve par ailleurs qu’il était un excellent songwriter). Nils Lofgren, fameux guitariste qui dans la décennie suivante rejoindra Bruce Springsteen et son E-Street Band, lorgne lui sur un genre plus agressif, électrique, garage-rock mettant en valeur sa virtuosité à six cordes (cf. « Beggard day », « Nobody » sous influence blues) alors que Nitzsche, pianiste accompli, est lui résolument pop dans un style rappelant le début des années 60 (« Carolay »). Pour finir, signalons que Neil Young n’est pas totalement absent de cette affaire et offre au groupe une jolie ballade country/folk « Dance, dance, dance » et co-signe, avec Whitten, l’ultra efficace « Downtown » que l’on retrouvera quelques années plus tard sur le « Tonight’s the night » (1975) du Loner Canadien. Un excellent album qu’il est de bon ton de redécouvrir.

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