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America (1972)

August 4, 2014

Londres, 1971. Dewey Bunnell, Gerry Beckley et Dan Peek sont trois citoyens américains exilés en Angleterre où sont stationnés leur parents militaires. Lorsque le trio adolescent décide de se lancer dans la musique ils choisissent le nom de leur pays d’origine, qu’ils connaissent pourtant à peine, une tentative de réappropriation, une quête identitaire. Maintes fois raillé pour le choix de leur patronyme, ce dernier se révèle pourtant hautement personnel. Mais revenons à la musique. L’originalité d’America, c’est la composition du groupe. Les trois membres sont des guitaristes et des chanteurs accomplis, la comparaison avec Crosby, Stills and Nash, s’impose de suite. Le premier effort du groupe, sorti en janvier 1972, est un disque à l’acoustique ample, trois guitares on l’a dit, qui fleure bon les douze cordes, le trio se contentant de rajoute ça et là quelques basses, du piano parfois, un peu de batterie et surtout des percussions apportant une dynamique intéressante et exotique. De temps en temps une steel guitar (« Chlidren », « Rainy Day ») entraîne le groupe vers la country. Le résultat est quasi miraculeux, enregistré en plein fog londonien, le disque exhale la chaleur du désert Californien. Simple, organique, chaleureux, l’album a ce charme minimaliste des enregistrements non calculés, dans des conditions précaires, on jurerait qu’il a été capté dans une grange poussiéreuse. Et puis il y a les tubes officiels, certifiés, « A horse with no name », la grande chanson qui aurait pu être signée de la plume de Neil Young, la ballade mélancolique « I need you ». La mélancolie est d’ailleurs une composante essentielle de la musique d’America (enfin du moins sur ce premier album) ; le spleen dégagé par « Here » ou « Rainy day » est pour le moins vénéneux. Riche d’excellentes compositions, l’album n’est pas avare en moments forts, citons « Riverside », « Sandman » ou « Three Roses ». Un disque, beau comme un coucher de soleil sur l’océan Pacifique, qui évoque la plage, l’été, la Californie… On l’emporterait bien sur l’autoroute des vacances…

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