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Stephen Stills : « Live at Berkeley 1971 »

May 29, 2023

Enregistré sur deux soirs, les 20 et 21 août 1971, en plein territoire hippie du nord de la Californie, à quelques encablures de San Francisco, cet album est resté inédit pendant 52 ans. Mais replaçons nous dans le contexte. En 1971, Stephen Stills est déjà une star du rock, tout auréolé du succès de Buffalo Springfield et vient de sortir ses deux premiers albums en solo. Dans son agencement, l’album ressemble à son live de 1975 qui, sa version vinyle, présentait la particularité d’avoir une face acoustique et une face électrique agrémenté d’une double pochette. Cette dualité acoustique/électrique se retrouve sur ce nouvel album, et on note avec émotion la présence du regretté David Crosby, qui nous a quittés en début d’année, pour deux titres folk. Profitons de l’occasion pour saluer sa mémoire… Sur cette première partie du disque Stills se partage entre guitare folk, piano (à noter la reprise étonnante piano/voix de « For what it’s worth » accouplé à « 49 bye-byes ») et, plus surprenant, le banjo (cf. le countrysant « Know you’ve got to run »). Autre grand moment, l’extraordinaire blues acoustique « Black queen » (l’original valait déjà le détour) où le chanteur se vide les tripes. La deuxième moitié de l’album présente Stills sous un jour différent, en version électrique, et accompagné d’un groupe préfigurant Manassas (avec Joe Lala, Dallas Taylor et Calvin « Fuzzy » Samuels) qui sortira son premier album l’année suivante. Mais la grande plus-value de l’album vient de la section cuivres au grand complet des Memphis Horns qui entraîne la musique dans un bourbier soul survitaminée aux percussions (« Cherokee »), où Stills tente de rivaliser avec Janis Joplin (qui avait elle aussi cédée à la tentation soul) forçant sa voix au maximum, avec une réussite aléatoire. Cette petite réserve mise à part, d’un point de vue musical, l’album tient la route avec une constance remarquable du début à la fin, proposant une sacrée dose de groove euphorisant. Qu’il est délicieux de se replonger dans cette ambiance californienne des seventies naissantes !

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