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Stephen Stills (1970)

January 7, 2017

La pochette de ce premier effort en solo laisse imaginer un pur disque folk, un album de songwriter. Il y a certes un peu de cela, Stephen étant considéré, à juste titre, depuis ses années formatrices avec Buffalo Springfield ou Crosby et Nash, comme l’un des songwriter les plus talentueux de sa génération. Mais l’album brille par sa diversité musicale, ancrée dans les racines de la musique américaine, folk, blues ou gospel. Il y a en particulier deux moments absolument affolants auxquels le disque doit, encore aujourd’hui, sa place dans les livres d’histoire : « Old times, good times » featuring Jimi Hendrix (si, si!) et « Go back home » featuring Eric Clapton. L’enchaînement des deux morceaux (sur la réédition CD) reste un des grands moments de l’histoire du rock, à graver dans le panthéon de la guitare ! Sur le premier titre, Stills s’efface complètement se contentant des parties d’orgue et de chant. Hendrix a alors le champ libre pour laisser totalement s’exprimer son savoir-faire à la pédale wha-wha, qui grince dans tous les sens, dans un grand moment de blues psychédélique. Placé à la suite « Go back home » paraît moins délirant, beaucoup plus carré, un blues traditionnel (l’influence Clapton peut-être ?) mais qui n’est pas moins impressionnant. Loin s’en faut. Clapton intervient ici au moment du solo, une partie complexe, qui brille par son élégance. Le mélange avec la pédale wha-wha de Stills offre un de ses grands moments de guitare qui justifie à lui seul l’achat du disque. Le reste de l’album peut paraître fade en comparaison de ces deux sommets. On y trouve pourtant des choses très intéressantes. L’auditeur fera ainsi bien de s’arrêter un instant sur « Black Queen », un blues acoustique, brut de décoffrage, enregistré dans les conditions du live, impressionnant d’intensité où le chant de Stephen (qui chante remarquablement bien tout au long du disque) est littéralement habité. On atteint ici la vérité de l’artiste qui se sort les tripes. Citons également « Do for the others » un joli moment de folk, « To a flame » assez planant avec orchestre symphonique et « Cherokee » plutôt soul avec Booker T. Jones aux claviers. Enregistré avec des chœurs consistants, le disque évoque assez régulièrement le gospel. Incontestablement une des grandes réussites de la carrière de Stephen Stills. Le disque est sorti dans le commerce le 16 novembre 1970 quelques semaines à peine après le décès de Jimi Hendrix (survenu le 18 septembre de la même année) auquel il est dédié.

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